Lous Nouvels Troubadous
Lous Nouvels Troubadous ("The New Troubadours") is a poem in Occitan by Louis-Diogène Guiraldenc (1840-1869). See the Guiraldenc page for all of his poems and more about the poet himself.

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Original Version
The following is the original version of the poem in the Montpellieran dialect of occitan, with observations by A. Roque-Ferrier in French.
Lous Nouvels Troubadous[1]
Serenada
A nous ausì vous couvidan, filhetas;
Voulen pas mai qu'un cop d'iol amistous,
Qu'un picament de vostras mans blanquetas,
As cants d'amour das nouvels troubadous.
Au tems das viels, quand l'iver, frechouluda,
Dins soun castel rescoundiè la bèutat,
Per campejà sa longa languituda,
Lou troubadou per ela era escoutat.
Au tems das viels, s'una jouve[2] poulida
D'un troubadou se fasiè agradà,
El ie dounava e sous cants e sa vida,
E era urous d'antau la poussedà.
Das troubadous l'ama encara respira;
A soun amour nostra amour es pariè;
A vautras, ioi, counsacran nostra lira
E nostres cors, filhas de Mount-peliè.
Ou avès tout per estre voulountadas:
Un col pus blanc qu'una tafa de nèu,
Un iol de serp, lou gaubi de las fadas,
Un paraulì tant dous couma lou mèu.
Oh ! que nous plai vostre er, vostra prestença,
Quand au Peirou vous vesen passejà,
Quand fringàs tant, quand, dins nostra cresença,
A nostra amour[3] voulès risoulejà[4].
Ou sabès be, ô bèutats! que ses belas;
N'aven pas sauve ara d'ou mai noumà,
Mais vous pregan d'estre pas tant cruelas,
E quand aiman, de vous quità aimà.
Avès ausit nostre cant, ô filhetas!
E nostre[s] cor[s][5] van à nostras cansous.
Picàs de mans, de vostras mans blanquetas,
As cants d'amour das nouvels troubadous.
Observations
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^ On dit couramment troubadour, troubadours, quoique la suppression de l'r soit plus conforme aux habitudes dialectales du montpelliérain (coulou, doulou, pallou, audou, etc.). Une exception est à faire en faveur de quelques substantifs monosyllabiques, jour (jour), tour (tour), gour (gouffre, mare d'eau), etc. Flou (fleur) échappe à cette règle.
La plupart des termes que les poëtes actuels ont empruntés au provençal littéraire des félibres conservent un r final qui est la preuve même de leur origine: escabour, tenebrour, amarour.
Il est curieux de constater qu'un mot aussi essentiellement méridional que celui de troubadour n'avait pas, aux XVIIe et XVIIIe siècles, droit de cité philologique à Montpellier. Nous le devons probablement aux poésies de Martin, de Tandon, de Guiraud et de Bertrand, qui, sous le premier Empire et la Restauration, chantèrent souvent le troubadour prétentieux des romances de l'époque.
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^ Mot usité seulement en dehors de Montpellier. Il désigne la personne que l'on aime, lors même que son âge aurait dépassé les limites de la jeunesse. (Renseignement donné par M. Langlade, de Lansarques.)
Le terme en question appartient à cette catégorie, très-peu nombreuse, de substantifs féminins qui, contrairement aux habitudes générales de la langue d'oc, se terminent par un e: maire (mère), sorre (sœur), tourre (tour), lebre (lièvre), nose (noix), etc.
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^ Ce mot est généralement féminin (las amours, tas amours, sas amours, mas amours), à moins qu'il ne désigne le dieu mythologique ou les Amours qui lui font cortége. Il est cependant toujours masculin lorsqu'il est précédé de l'article un et suivi d'un adjectif ou d'un verbe: un amour crentous, partajat, laiat, que s'es pas jamais vist soun pariè.
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^ On dirait plutôt risouliejà
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^ Nouvelle distraction de l'auteur, qui écrit nostre cor et qui fait suivre ces deux mots de van (vont).